Sunday 10 June 2012

Législatives : les leçons d'une abstention record

Publié le 10.06.2012

Le taux de participation au 1er tour des élections législatives en métropole atteignait 57,1% soit, sans doute, son niveau le plus bas jamais enregistré sous la Ve République. | LP/ARNAUD DUMONTIER 

Alors qu'ils se sont mobilisés pour la présidentielle, les Français ont, cette fois, clairement boudé les urnes pour ce premier tour des législatives. L'abstention s'élève à 42,77% selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur portant sur 46 millions d'électeurs inscrits, alors qu'elle avait été de 39,6% en 2007.

 Un nouveau record sous la Ve République pour un premier tour des législatives.

Traditionnellement moins mobilisés lors de ce scrutin qui suit l'élection présidentielle, les Français ont, plus encore que de coutume, marqué leur désaffection pour cette élection après une campagne sans doute plus atone qu'en 2007 et un résultat jugé «joué d'avance».

«Les électeurs ne voient plus l'intérêt de ce scrutin juste après la présidentielle», résume Frédéric Dabi de l'Ifop. «La campagne présidentielle a été longue, les Français ont eu le sentiment d'avoir fait le travail le plus important à cette occasion», renchérit Brice Teinturier de l'Ipsos.

A l', l'interprétation de cette désaffection est toute autre : «Il ne faut pas aller trop vite dans les conclusions, le second tour peut mobiliser des électeurs. Si on a une abstention record, c'est parce qu'il n'y a pas d'appétit de gauche», a ainsi déclaré Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne.

Le taux de participation le plus élevé à un premier tour de législatives avait été atteint en 1978 (83,2%) et le plus bas en 2007 (60,98%). Pour un second tour, la participation la plus forte a été enregistrée en 1978 (84,9%) et la plus basse en 2007 (60,3%) également.

L'abstention forte ne fait pas les affaires du pour le second tour

Cette faible participation va limiter le nombre de triangulaires. Le seuil pour se maintenir au second tour est en effet de 12,5 % des inscrits (et non 12,5% des votants), ce qui, avec une telle abstention, placera la barre du maintien en moyenne à 21,5% des suffrages exprimés, niveau difficile à atteindre pour les candidats en troisième position notamment le Front national.

Selon un décompte établi par l'AFP, le Front national s'est qualifié dans 61 circonscriptions sur 577, dont 32 en triangulaire et 29 dans le cadre de duels. Ce qui constitue incontestablement une déception pour le FN malgré les très bons scores de certains de ces ténors comme Marine Le Pen à Hénin-Beaumont ou Marion Maréchal - Le Pen dans le Vaucluse. Son secrétaire général, Steeve Briois, avait en effet misé sur la présence de son parti au second tour dans 150 à 200 circonscriptions.

* L'estimation de la participation de l'Ifop a été faite pour Europe 1, et celle de CSA pour BFMTV, RMC, 20 Minutes et iTélé.
LeParisien.fr 

 

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