Saturday 31 March 2012

Accueil des réfugiés du Sud-Est Asiatique 1979

Témoins à des mariages
Comité d'aide aux réfugiés du Sud-Est asiatique
J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli.
Le comité d'aide aux réfugiés du sud-est asiatique a été créé en 1979 pour accueillir les réfugiés du Sud-est asiatique et plus spécialement les "boat people" et les victimes des Khmers Rouges
Depuis quelques années l'arrivée de ces réfugiés a cessé mais la plupart des comités constitués en même temps que le nôtre se sont dissous.
Officiellement les camps de réfugiés d'Asie (Thaïlande...) ont été fermés et tous les réfugiés auraient dû trouver un pays d'accueil.
En réalité quelques uns ont été "oubliés" et se trouvent abandonnés, près des anciens camps, sans perspective d'avenir.
 Le Comité a été sollicité pour accueillir une de ces malheureuses familles oubliées...
Pour accueillir de tels réfugiés, notre comité s'est donc maintenu en activité ; cela permet aussi d'assurer un accompagnement amical aux familles déjà accueillies et présentes dans la région.

Contact : Marie Worgague
8, rue de Flandre 78310 Maurepas
01 30 50 52 30 mjpworgague@hotmail.com

Insertion

Accueil et insertion
Les familles que nous aidons arrivent régulièrement en France, munies d'un visa d'établissement. Elles ont tout perdu, leurs biens, leurs amis, leur pays. Certaines familles arrivent morcelées : époux séparés, mineurs isolés ... qui se retrouvent parfois après plusieurs années. Presque tous les Cambodgiens ont perdu quelques-uns des leurs lors du régime sanguinaire des Khmers Rouges. La plupart des réfugiés ont vécu de longues années dans les barbelés des camps d'Asie.
C'est dire à quel point ils arrivent éprouvés par un passé d'angoisse et de misère. Débarquant en France, craintifs mais pleins d'espoir, ils ont un handicap supplémentaire : leurs connaissances sont en général inadaptées à la vie dans notre pays.
Pourtant, les réfugiés ne sont pas des étrangers de passage. Ils ne peuvent pas retourner dans leur pays. Leur avenir est parmi nous. Sans renoncer à leur identité culturelle, ils doivent réussir leur insertion : ils ne peuvent y parvenir seuls.
  • Pour retrouver une vie libre et responsable ...
  • Pour ne pas s'enfermer dans un petit monde asiatique ...
....les réfugiés ont besoin de nous.
NOUS OFFRONS AUX RÉFUGIÉS
Une aide temporaire : Ne faisons pas des assistés.
Une amitié permanente : Ne faisons pas des isolés.

ACCUEIL ET INSERTION D'UNE FAMILLE , D'abord, il faut trouver :
  • de l'argent, pour payer le dépôt de garantie d'un logement, couvrir quelques frais d'équipement (en plus de ce qui nous est donné), et assurer à la famille le SMIC pendant ses premiers mois en France.
  • un logement, qu'il faut meubler et équiper.
Dès l'arrivée de la famille, il faut accomplir les démarches légales et sociales requises (cartes de séjour et de réfugié, allocations familiales, aide médicale, ANPE ... ) et inscrire les enfants dans des écoles. Très souvent, il faut consulter un médecin.
Très rapidement, il faut commencer l'initiation à la vie en France : fonctionnement de la maison, connaissance de la ville, transports en commun, maniement de l'argent et des chèques, cours de français... Et, dès que possible, recherche d'un premier emploi.
À plus long terme, il faut poursuivre l'enseignement du français, veiller à la réussite scolaire des enfants, enseigner la vie administrative, améliorer les emplois...
Et, toujours, il faut entretenir des relations amicales avec les familles de réfugiés. Mais ça, c'est facile !
Historique
Le comité a été mis en place en 1979 lorsque le monde occidental a pris conscience de l'ampleur du drame provoqué au Cambodge par les Khmers Rouges. Comme il y avait aussi à l'époque des réfugiés du Laos et du Vietnam (boat people), le comité a étendu son action à l'ensemble des réfugiés du Sud-est asiatique.
Vietnam 1975 : le Nord-Vietnam communiste envahit le Sud. C'est la réunification forcée du Vietnam. Devant la brutalité du nouveau régime, de très nombreux Vietnamiens, dont les boat-people, prennent tous les risques pour fuir leur pays.
Cambodge 1975 : les Khmers Rouges prennent le pouvoir. Ils éliminent physiquement les opposants éventuels et s'acharnent sur les gens instruits. Tout le pays est comme une gigantesque prison dont on ne peut s'évader.
Laos 1975 : aidés par les Vietnamiens, les communistes prennent le pouvoir au Laos. Un régime totalitaire s'instaure, dur pour tous, cruel pour beaucoup. C'est par centaines de milliers que des laotiens traversent le Mékong pour chercher refuge en Thaïlande.
1979 : l'armée vietnamienne envahit le Cambodge. Fuyant autant les Khmers Rouges que les Vietnamiens, les survivants de l'horreur se réfugient massivement en Thaïlande.
Le flot de réfugiés fuyant le Vietnam et le Laos n'a pas tari. Mais la vérité qui apparaît au grand jour sur la folie meurtrière des Khmers Rouges ravive l'attention du monde sur les malheurs des trois pays d'Indochine. Pour gérer l'afflux massif de réfugiés dans les pays limitrophes, l'ONU y crée des camps d'hébergement. Ce n'est qu'une solution provisoire. Que vont devenir toutes ces familles de réfugiés ?
Comme tant d'autres dans tout le monde occidental, le Comité d'Aide aux Réfugiés d'Elancourt-Maurepas est né de ce sentiment qu'il fallait agir. À l'appel de son curé, la paroisse toute entière s'est mobilisée : il a été décidé d'accueillir quelques familles. Un comité a été formé dont la mission était d'accueillir ces familles de réfugiés (c'est-à-dire ayant le statut de réfugiés aux yeux de la loi française) en prolongeant les dispositions officielles d'accueil et de faciliter leur insertion.
Une quarantaine de familles ont été ainsi accueillies.
Depuis 1989 il n'arrive pratiquement plus de réfugiés du Sud-est asiatique. Cependant les familles présentes en France, bien insérées la plupart du temps, rencontrent parfois des problèmes qu'elles ne sont pas à même de résoudre par elles-mêmes et pour lesquels il n'y a pas d'aide officielle spécifique. Par ailleurs beaucoup de comités créés en même temps que le nôtre ont été dissous.
Il y a ainsi de plus en plus de familles à aider sur des problèmes de plus en plus limités.
Notre comité a donc maintenu son existence en modifiant sa forme d'action; les réfugiés peuvent ainsi compter sur la présence de personnes, déjà familiarisée avec leur situation, dans un réseau d'amitié.
Ce réseau d'amitié se manifeste au quotidien mais aussi lors de rencontres telles que :
LOGEMENT
Pour obtenir un logement HLM, il faut résider dans la région depuis un certain temps (actuellement, 19 mois environ dans notre zone), y avoir des ressources et un emploi depuis au moins trois mois. Ceci exclut le réfugié qui arrive, qui remplit encore moins les conditions de ressources généralement exigées dans le secteur privé.
Problème apparemment insoluble, résolu pourtant cas par cas, grâce à la solidarité des familles asiatiques, qui se sont souvent serrées pour héberger de nouveaux arrivants, grâce à la compréhension de municipalités, d'élus de tous bords, de responsables d'offices HLM, d'agences immobilières, de propriétaires.., et après de multiples démarches.
Citons aussi les nombreux cas de réfugiés qui, à leur arrivée en France, ont été logés en province, où on trouve des logements, mais peu d'emplois. Sans travail, à bout de ressources, les chefs de famille viennent en région parisienne, et nous avons pu trouver des emplois pour un certain nombre d'entre eux. Rude vie, alors, pour ces pères de famille, séparés des leurs jusqu'à ce qu'ils obtiennent un logement dans la région.

Presque toujours, il a été exigé que notre comité, ou la paroisse, ou des personnes privées, garantissent le bon paiement du loyer. Cela a été fait, et nous n'avons jamais eu à le regretter : à ce jour, les réfugiés que nous avons cautionnés ont toujours payé leur loyer sans défaillance et sans retard.
Équipement du logement
Mobilier, literie, vaisselle, ustensiles de cuisine, matériel électroménager.., chacun peut imaginer tout ce qui est nécessaire à une famille qui n'a rien. C'est la raison des appels que nous lançons, de temps en temps, lorsque nous préparons l'arrivée d'une nouvelle famille. Merci à tous ceux qui nous donnent du matériel en état de servir, et tout particulièrement à ceux qui acceptent d'attendre et de garder chez eux des pièces de mobilier que nous ne pouvons pas toujours venir prendre très rapidement, faute de moyens de stockage. Nous complétons l'équipement grâce au Secours catholique local (dont le précieux vestiaire fournit aussi des vêtements), à la Conférence Saint-Vincent-de-Paul de Trappes, et par quelques achats.
Parmi les matériels que nous recherchons, signalons les téléviseurs (qui accélèrent l'apprentissage du français), et les vélos (qui permettent à des jeunes d'aller faire leurs devoirs chez des bénévoles)
RESSOURCES DES RÉFUGIÉS
A son arrivée en France, tout réfugié adulte a droit à une allocation temporaire d'insertion (environ 50 F par jour). Nous complétons cette allocation de façon que chaque famille dispose, outre ses allocations familiales, d'un revenu égal au SMIC. Allocation d'insertion et complément disparaissent dès qu'un premier emploi est btenu.
Nous constatons avec satisfaction que les réfugiés ne trichent pas avec la règle, que nous leur expliquons dès leur arrivée, d'accepter le premier emploi qui leur serait trouvé.
DÉMARCHES LÉGALES ET SOCIALES
La loi exige que tout étranger résidant en France ait un titre de séjour, qu'il doit demander au Service des Etrangers de la Préfecture. Le demandeur d'asile doit, de plus, faire une demande auprès de l'Office Français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), pour que, après enquête, le statut de réfugié lui soit éventuellement accordé
Ces démarches, le réfugié est incapable de les accomplir seul : lui qui, souvent, ne connaît pas sa date de naissance, va commencer à s'initier à notre vie administrative. Elle lui semble d'une extraordinaire complexité : la France est un pays de "papiers".
L'apprentissage continuera avec les démarches sociales : demande d'allocations familiales, inscription à l'ANPE, dossier d'aide médicale en attendant la Sécurité Sociale...
INITIATION À LA VIE EN FRANCE
Les réfugiés asiatiques arrivent de pays où les coutumes, l'organisation sociale, le climat,... sont très différents des nôtres : ils ont mille choses à apprendre pour vivre chez nous. Nous avons évoqué les "papiers", qui les déconcertent et les effraient ; il faut aussi leur enseigner le confort moderne : comment utiliser le gaz, comment se chauffer sans gaspillage... Il faut leur ouvrir un compte en banque et leur montrer comment on s'en sert. À certains il faut apprendre à bien acheter, et même parfois, éblouis qu'ils sont par les richesses occidentales, à être économes. Et il faut leur enseigner le train, le métro. Combien n'oseraient pas se lancer, combien d'autres se sont égarés, une fois ou l'autre, dans les transports en commun !
APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS
À leur arrivée, certains réfugiés parlent couramment français. Mais la plupart en sont loin, et il en est qui ont tout à apprendre : souvent, il s'agit de pauvres gens qui n'ont guère fréquenté l'école que deux ou trois ans, il y a bien longtemps... L'apprentissage d'une langue leur semble une tache redoutable, surtout pour les Laotiens et les Cambodgiens, qui ont des alphabets différents du nôtre.
Mais il y a urgence pour les chefs de famille ; il faut pouvoir tenir un emploi. Nous leur trouvons des cours collectifs lorsque c'est possible, complétés ou remplacés par des cours individuels donnés localement par des personnes de bonne volonté.
Il est plus long, plus difficile, d'instruire les mères au foyer ; elles ont souvent de très jeunes enfants et ne peuvent guère aller suivre des cours à l'extérieur. Et, surtout, elles ne perçoivent pas la nécessité d'apprendre le français, ou s'en croient incapables...
Pourtant, il n'y a pas d'insertion sans connaissance de la langue ; à nous d'expliquer inlassablement aux mères de famille qu'elles doivent apprendre le français, et qu'elles en sont capables. Certaines ne savent même pas lire leur propre langue, et essaient de cacher leur honte ; à nous de leur faire comprendre, patiemment, qu'il n'y a pas de honte à ça, et que, elles aussi, elles peuvent apprendre. Et nous attendons.
Il arrive alors qu'une Asiatique, au bout de trois ou quatre ans parmi nous, nous demande laborieusement : "S'il vous plaît, une dame m'apprend parler français''. Nous cherchons alors une bénévole pour instruire cette élève motivée.
EMPLOIS
Nous nous sommes fixé comme objectif de donner son autonomie financière à chaque famille en moins d'un an, même dans les cas les plus difficiles (chef de famille peu instruit, ou âgé, veuve sans qualification... ). Le but a été largement atteint : en moyenne, un adulte par famille est pourvu d'un emploi en trois mois, mais au prix d'une rigueur certaine pour beaucoup, car les premiers emplois sont souvent rudes, précaires, assortis d'horaires contraignants et de longs trajets.
La recherche d'emplois est pour nous une activité quasi-permanente. La précarité ou la rudesse des premiers emplois n'est pas la seule cause : nous avons également découvert la grande misère de familles de réfugiés, qui n'avaient été soutenues, à leur arrivée en France, par aucun groupe de bénévoles. Vivotant, sans emploi, de leurs seules allocations familiales, elles sombraient dans l'isolement et le dénuement. Nous sommes heureux d'avoir pu tirer d'affaire celles que les Asiatiques accueillis nous ont fait connaître.
Notons enfin que notre recherche d'emplois a souvent été facilitée par les premiers réfugiés embauchés dans certaines entreprises : très appréciés, ils ont ouvert la voie à d'autres.
SOUTIEN SCOLAIRE
La bonne insertion d'un étranger implique la réussite scolaire de ses enfants. Dans le cas des réfugiés asiatiques, nous sommes confrontés à trois problèmes :
  • Les retards scolaires, parfois considérables, à cause de scolarités antérieures défaillantes, perturbées, fragmentaires... On rencontre parfois de véritables "sinistrés scolaires", comme ces jeunes qui, ayant dépassé 16 ans, l'âge de l'obligation scolaire, arrivent en France avec un an d'école derrière eux. Les solutions, bâties cas par cas, relèvent alors du sauvetage.
  • La méconnaissance de la langue. Le handicap s'atténuera, mais ne disparaîtra pas, car le jeune vit chez lui dans une langue étrangère. Les solutions ? Multiplier les contacts avec les français (relations amicales, accueils de vacances...), encourager à la lecture...
  • L'incapacité de certains parents à soutenir et encourager leurs enfants ; quand des parents ont peu fréquenté l'école, ils perçoivent mal l'importance des études et, de plus, se sentent rapidement dépassés.
Nous avons donc été amenés à faire du soutien scolaire au profit de nombreux enfants : le jeune va faire ses devoirs chez un adulte bénévole qui l'aide et l'encourage.

Dans notre esprit, le soutien scolaire va même plus loin : nous souhaitons que l'adulte, en liaison avec les enseignants, cherche les solutions aux difficultés de l'élève. Nous souhaitons qu'il suggère des lectures, que des relations amicales s'établissent, que l'adulte connaisse les parents, qu'il aide éventuellement le jeune à s'orienter le moment venu.
Certes, il n'est pas toujours possible de pratiquer un soutien scolaire aussi complet qu'il serait souhaitable : mais n'oublions pas comme il est motivant, pour un jeune, de savoir qu'un adulte s'intéresse particulièrement à ses résultats.
ET L'AMITIÉ ?
L'insertion des réfugiés n'est pas qu'une affaire de loi : c'est aussi une affaire de cœur.
Les réfugiés ne seront bien insérés dans la communauté nationale que s'ils ont des amis parmi les Français, des amis à qui ils pourront demander un conseil de temps en temps, des amis avec qui ils partageront, à l'occasion, les richesses de leur culture et de leur sensibilité. Et des amis à l'oreille suffisamment attentive pour qu'ils puissent raconter, au moins une fois, ce qu'ils ont vécu.
Nous qui nous sommes trouvés en relation avec des réfugiés, qui avons eu l'occasion de faire un geste de solidarité à leur égard, sachons à quel point cette rencontre, ce geste, ont pu compter pour eux, qui connaissent si peu de Français,
Nous sommes riches de relations, et une rencontre de plus est une petite chose. Pour eux, qui ne connaissent personne, c'est un événement : les contacts avec les Français sont rares, donc précieux. Cependant, ils n'oseront guère nous manifester leurs sentiments, car telle est, la discrétion asiatique... A nous de faire les premiers pas, et nous serons des éléments de cette passerelle qu'il faut construire pour rapprocher les hommes, d'où qu'ils viennent.

Les premiers pas étant faits, le reste n'apporte que des joies, comme toute amitié. Et cela permet à des familles transplantées de se refaire des racines parmi nous.
Secrétaire Carole Lauth-Fischer 0139382249 0139382242
André Abraham
a été ordonné par Mgr Jean-Charles Thomas qui lui a confié la mission:

Présence d'Eglise à son quartier des Friches et à l'Association "Vivre Debout", ainsi qu'aux personnes handicapées
André Abraham
2 r Thiérache 78310 MAUREPAS
Tél.: 01.30.50.26.44

Emaïl :  andre.abraham@wanadoo.fr
http://www.paroisse-elancourt-maurepas.org/index.php?option=com_content&view=article&id=123&Itemid=98
***

No comments:

Post a Comment