Réélu avec 100% des voix par le 36e congrès, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, à Aubervilliers, le 10 février 2013.
AFP photo / LIONEL BONAVENTURE
Le 36e congrès du Parti communiste français s’est clos ce dimanche 10 février 2013 avec la réélection de Pierre Laurent, son secrétaire national qui a obtenu 100% des suffrages exprimés. Réuni à Aubervilliers en banlieue parisienne, le congrès n’a eu « pour la première fois depuis longtemps », à se prononcer que sur une seule liste ont souligné les organisateurs.
Personne ne s’étant présenté face à Pierre Laurent, il a obtenu 100% des 624 suffrages exprimés (92 blancs et nuls) sur les 716 votants lors de ce 36e congrès du Parti communiste français. Successeur de Marie-George Buffet en 2010, Pierre Laurent a depuis réussi à se faire un nom sur la scène médiatique, un exploit alors que le PCF est à ce moment en plein déclin. Le pari de fonctionner en tandem avec Jean-Luc Melenchon désigné candidat pour la présidentielle de 2012 par le Front de gauche s’est révélé payant.
Aujourd’hui, les observateurs le constatent : le PCF réussit à ramener vers lui une nouvelle génération de militants. Sept mille nouveaux adhérents ont ainsi pris leur carte en 2012, deux fois plus que les années précédentes. Fort de cette dynamique, Pierre Laurent a voulu marquer sa position « nous ne sommes pas cantonnés dans l'opposition, nous sommes une force en mouvement » a lancé le secrétaire national lors de son discours de clôture, s’adressant ainsi à ceux qui, au Parti socialiste, lui reprochent d’affaiblir le gouvernement par ses critiques.
En martelant que « le cap actuel de la politique gouvernementale ne nous convient pas », Pierre Laurent agace de toute évidence les socialistes. Mais cette attitude du PCF semble plutôt convenir aux Français si on en croit un sondage Ifop publié par L’Humanité dans lequel le Parti communiste est vu comme moins ringard qu’il ne l’était ces dernières années. Questionnés pour savoir si le PCF est perçu « comme un parti qui s’est transformé », 30% des sondés répondent oui, contre 23% il y a trois ans.
Un PS discret
A un peu plus d’un an des élections municipales et des européennes, communistes et socialistes gardent toujours leurs distances mais dans l’urbanité. A l’occasion de son congrès le Parti communiste français n’a pas failli à la tradition qui veut que l’on y convie toutes les sensibilités de la gauche. Si tous ont répondu présent, Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, Olivier Besancenot du Nouveau Parti anticapitaliste… la venue de la délégation du Parti socialiste, emmenée par le numéro deux du parti Guillaume Bachelay, a pu échapper aux congressistes. Les relations entre les deux formations n’étant pas au beau fixe, le Parti socialiste a fait l’impasse sur la grande salle où étaient réunis les 778 délégués et leurs invités. C’est donc à l’abri des regards, que la délégation du PS a été reçue par Pierre Laurent.
Cette discrétion ne pouvait qu’intéresser à un moment où le patron des communistes ne cesse de fustiger la politique « sociale-libérale » des anciens alliés au pouvoir tout en prenant garde de ménager l’avenir. Et l’avenir immédiat, ce sont les municipales de mars 2014 où le Parti communiste a tout intérêt à s’entendre avec le PS s’il veut conserver les 28 villes de plus de 30 000 habitants et les 50 de 10 000 à 30 000 habitants qu’il dirige. Un exercice d’équilibre que maîtrise à la perfection Pierre Laurent qui se garde bien de camper dans une « posture d’opposition » pour laquelle il serait le premier payeur.
« Il va falloir faire avec nous »
Une attitude prudente mais qui agace de plus en plus au PS. Ainsi, hier le 9 février, Claude Bartolone a-t-il profité de la tenue du 36e congrès pour déclarer : « C'est au PCF de choisir : on ne pourra pas venir demander les voix des socialistes pour maintenir des municipalités communistes tout en ayant comme seul objectif d'affaiblir le président de la République et le gouvernement ». Une déclaration en forme de points sur les « i » et qui fait écho à celle de Guillaume Bachelay, le même jour, après sa rencontre avec Pierre Laurent : « La gauche est diverse, elle ne doit pas être adverse ».
Toutes ces déclarations qui ressemblent fort à des avertissements ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Et lors de son discours de clôture du 36e congrès, Pierre Laurent, pugnace, a dit haut et fort qu’il fallait compter avec ses troupes : « Après un congrès rassembleur, combatif qui montre un dynamisme évident du PCF, personne n'a intérêt à mépriser ces forces de gauche ». « Il va falloir faire avec nous, comme on est », martèle-t-il, soulignant que son mouvement était « au coeur de la gauche ». Le secrétaire national du PCF n’a décidément pas l’intention de rentrer dans le rang. Message reçu 5/5 par Harlem Désir, le patron du PS qui a immédiatement félicité Pierre Laurent pour sa réélection via un communiqué dans lequel il souhaite « que vive (…) un esprit de dialogue, de travail commun ». Un souhait qui risque d'être difficile à réaliser dans l'année qui vient.
En martelant que « le cap actuel de la politique gouvernementale ne nous convient pas », Pierre Laurent agace de toute évidence les socialistes. Mais cette attitude du PCF semble plutôt convenir aux Français si on en croit un sondage Ifop publié par L’Humanité dans lequel le Parti communiste est vu comme moins ringard qu’il ne l’était ces dernières années. Questionnés pour savoir si le PCF est perçu « comme un parti qui s’est transformé », 30% des sondés répondent oui, contre 23% il y a trois ans.
Un PS discret
A un peu plus d’un an des élections municipales et des européennes, communistes et socialistes gardent toujours leurs distances mais dans l’urbanité. A l’occasion de son congrès le Parti communiste français n’a pas failli à la tradition qui veut que l’on y convie toutes les sensibilités de la gauche. Si tous ont répondu présent, Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, Olivier Besancenot du Nouveau Parti anticapitaliste… la venue de la délégation du Parti socialiste, emmenée par le numéro deux du parti Guillaume Bachelay, a pu échapper aux congressistes. Les relations entre les deux formations n’étant pas au beau fixe, le Parti socialiste a fait l’impasse sur la grande salle où étaient réunis les 778 délégués et leurs invités. C’est donc à l’abri des regards, que la délégation du PS a été reçue par Pierre Laurent.
Cette discrétion ne pouvait qu’intéresser à un moment où le patron des communistes ne cesse de fustiger la politique « sociale-libérale » des anciens alliés au pouvoir tout en prenant garde de ménager l’avenir. Et l’avenir immédiat, ce sont les municipales de mars 2014 où le Parti communiste a tout intérêt à s’entendre avec le PS s’il veut conserver les 28 villes de plus de 30 000 habitants et les 50 de 10 000 à 30 000 habitants qu’il dirige. Un exercice d’équilibre que maîtrise à la perfection Pierre Laurent qui se garde bien de camper dans une « posture d’opposition » pour laquelle il serait le premier payeur.
« Il va falloir faire avec nous »
Toutes ces déclarations qui ressemblent fort à des avertissements ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Et lors de son discours de clôture du 36e congrès, Pierre Laurent, pugnace, a dit haut et fort qu’il fallait compter avec ses troupes : « Après un congrès rassembleur, combatif qui montre un dynamisme évident du PCF, personne n'a intérêt à mépriser ces forces de gauche ». « Il va falloir faire avec nous, comme on est », martèle-t-il, soulignant que son mouvement était « au coeur de la gauche ». Le secrétaire national du PCF n’a décidément pas l’intention de rentrer dans le rang. Message reçu 5/5 par Harlem Désir, le patron du PS qui a immédiatement félicité Pierre Laurent pour sa réélection via un communiqué dans lequel il souhaite « que vive (…) un esprit de dialogue, de travail commun ». Un souhait qui risque d'être difficile à réaliser dans l'année qui vient.
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