Wednesday 13 June 2012

L'histoire secrète de la rivalité Trierweiler - Royal

Frédéric Gerschel et Éric Hacquemand | Publié le 13.06.2012,
 
Ségolène Royal et Valérie Trierweiler ne se supportent pas. La première appelle sa rivale « qui vous savez ». La seconde a piégé l’ex-compagne de François Hollande le 4 avril à Rennes lors d’un meeting en la forçant à lui serrer la main devant les photographes.

Ségolène Royal et Valérie Trierweiler ne se supportent pas. La première appelle sa rivale « qui vous savez ». La seconde a piégé l’ex-compagne de François Hollande le 4 avril à Rennes lors d’un meeting en la forçant à lui serrer la main devant les photographes. | (AFP/FRED DUFOUR.)

En une demi-heure hier midi, ministres, conseillers de l’Elysée, dirigeants socialistes sont passés de la stupeur à la consternation. En cause : un incroyable tweet de Valérie Trierweiler, la compagne du président de la République, pour soutenir le dissident PS Olivier Falorni, qui défie Ségolène Royal, en difficulté dans sa circonscription de La Rochelle (Charente-Maritime). 

Un épisode de plus dans la rivalité qui oppose les deux femmes depuis que François Hollande a quitté Royal pour Trierweiler.

Tout commence dimanche soir
Mal engagée pour être élue députée, Ségolène Royal, dès le soir du premier tour, en appelle discrètement au chef de l’Etat pour tenter defaire la différence face à Olivier Falorni. Elle souhaite un petit mot de soutien de François Hollande à imprimer dans sa profession de foi d’entre-deux-tours vantant ses qualités. Après plusieurs navettes entre le Poitou-Charentes et l’Elysée, Pierre-René Lemas, le secrétaire général du palais, se charge de rédiger un texte court et neutre rappelant simplement, au nom du chef de l’Etat, que « Ségolène Royal est l’unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de [s]on soutien et de [s]on appui ». Royal trouve le texte bien fade, mais elle s’en contente. Problème : Valérie Trierweiler n’est pas au courant…
Trierweiler voit rouge en découvrant la presse
La compagne de François Hollande découvre le message hier matin dans la presse. Elle voit rouge. Les deux femmes ne se supportent pas. En privé, Royal appelle Trierweiler « qui vous savez ». Quant à cette dernière, qui n’avait pas voté pour la socialiste en 2007, elle met un soin particulier à tenter de faire oublier le passé commun de l’ex-couple. « Durant la campagne, elle a tout fait pour tenir à l’écart ceux qui lui rappelaient cette époque, comme Julien Dray et Jean-Pierre Mignard », témoigne un proche de Hollande. Lors d’un meeting à Rennes, le 4 avril, elle a même « piégé » Royal, en la forçant à lui serrer la main sous l’objectif des caméras et des photographes qu’elle avait fait convoquer. Royal s’est sentie blessée. « Plus jamais ça… » avait-elle réagi dans un SMS adressé à Manuel Valls, soupçonné d’avoir orchestré l’opération.
Pour Trierweiler, le soutien de Hollande à son ex-compagne est insoutenable. Elle décide de répliquer sur Twitter, quitte à prendre le président à contre-pied. « C’est vrai, ils ne sont pas sur la même position », admet Patrice Biancone, conseiller de la première dame à l’Elysée, qui tente de minimiser : « Ce n’est pas la première fois, il y a eu des précédents. » Une allusion à Cécilia Sarkozy et même à Danielle Mitterrand, qui avait pris ses distances avec son mari à propos de Cuba et de la rébellion zapatiste au Mexique.
François Hollande « très énervé »
Las ! En quelques minutes, le tweet déclenche une avalanche de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux, les ricanements de la droite et la crispation de certains socialistes. François Hollande lui-même, qu’elle n’avait pas informé, est sous le choc. « Le président de la République était très énervé. Il l’a très mal pris, confie un de ses intimes. C’est un homme pudique. Elle a dépassé les bornes. Cela risque d’écorner son image. » Mais la journaliste de « Paris Match » assume. Hier soir, elle n’entendait pas effacer son tweet ni présenter d’excuses. « Falorni n’est pas moins socialiste qu’un autre. Il a toujours été fidèle à François Hollande. C’est même l’un de ses premiers et plus solides soutiens. Je trouve cette situation totalement injuste », a-t-elle expliqué à ses proches. Et alors que le camp Royal l’accuse depuis longtemps d’« obsession », la première dame insiste en privé : elle n’a pas agi par jalousie et n’a pas le moindre doute sur les sentiments de François Hollande.

Le tweet de Valérie Trierweiler



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** ** Aubry et Duflot à La Rochelle au secours de Royal http://www.leparisien.fr/elections-legislatives-2012/trierweiler-royal-l-histoire-secrete-d-un-tweet-13-06-2012-2046455.php

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