Tuesday 12 June 2012

Trierweiler : son entrée fracassante dans le psychodrame de La Rochelle

12-06-2012

La compagne du président a mis son grain de sel dans les élections législatives de La Rochelle en apportant son soutien à Olivier Falorni contre Ségolène Royal. 

 

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 (AFP)
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Le soap opéra de la Rochelle se joue désormais dans les jardins de l'Elysée. Le tweet de Valérie Trierweiler apportant son soutien à Olivier Falorni, l'adversaire de Ségolène Royal, a relancé le feuilleton. Une première dame, le président, son ex, et la présidence de l'Assemblée en toile de fond, Feydeau n'aurait pas fait mieux.

 Le coup de théâtre

La twittosphère se frotte les yeux, sans trop y croire. A 11h56, un tweet surréaliste apparaît sur le compte de Valérie Trierweiler, sous le pseudo @Valtrier :
"Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des rochelais depuis tant d' années dans un engagement désintéressé."
La première hypothèse sur le réseau de micro blogging est celle d'un piratage du compte de la compagne du président. La charge contre Royal est trop voyante, trop grossière... et contredit la position de François Hollande, qui a officiellement apporté son soutien à son ex-compagne pour les législatives.
Mais peu à peu, les doutes se dissipent. Les rédactions cherchent toutes à joindre la première dame. La confirmation tombe une heure plus tard : Valérie Trierweiler revendique bien le message qui sème la discorde.

Un énième rebondissement

La Rochelle n'en est pas à son premier coup de théâtre. Dimanche les résultats du premier tour de l'élection législative tombent. Royal est en tête (32%), mais devance de peu Olivier Falorni (28,9%), le candidat dissident PS. La droite est éliminée. Le deuxième tour sera un combat fratricide. Il oppose la président de la région Poitou-Charentes, à l'ancien premier secrétaire fédéral du PS local, qui n'a pas supporté que Royal le devance pour l'investiture du parti.
Avec les socialistes derrière elle, une autoroute semble se dessiner devant Royal. Mais les choses se compliquent quand la droite locale, très hostile à l'ancienne candidate à la présidentielle, appelle à voter pour Falorni. Le "tout sauf Royal" devient le mot d'ordre. Le danger guette pour Ségolène Royal. Mais c'est surtout un équilibre précaire mis en place au PS qui est menacé par cette élection. Dans une répartition des rôles bien précise négociée en amont, la présidente de Poitou-Charentes devait obtenir le perchoir à l'Assemblée. C'était le prix de son ralliement au clan Hollande. Tout l'avenir politique de Ségolène Royal est désormais sur la sellette.
Conscient que la paix rue de Solférino entre les différentes factions est à ce prix, les ténors se mobilisent donc pour soutenir Royal. Aujourd'hui, Martine Aubry et Cécile Duflot ont rendu visite à la candidate à la Rochelle. Même François Hollande se fend d'un petit mot sur l'affiche de Royal :
"Dans cette circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal est l'unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui".

L'union sacrée… jusqu'à ce tweet

Difficile à l'heure actuelle d'évaluer les conséquences de ce message. Pourtant en octobre dernier, pendant la primaire socialiste, Valérie Trierweiler avait envoyé un tweet d'apaisement : "Hommage à Ségolène Royal pour son ralliement sincère, désintéressé et sans ambiguïté." Une seule certitude désormais, Valérie Trierweiler a déterré en 140 signes la hache de guerre entre elle et l'ex compagne du président.
Les motivations de la journaliste sont encore inconnues. Marque d'indépendance vis-à-vis de son compagnon ? Règlement de compte ? Ségolène Royal, interrogée par la presse à La Rochelle, n'a pas souhaité répondre : "pas de commentaire, toute mon énergie, toutes mes pensées, tout mon combat politique difficile vont vers les électeurs".
En tout cas, la droite ne s'attendait pas à pareil cadeau. L'affaire a eu tôt fait de reléguer la question des alliances UMP-FN et la stratégie du "ni-ni" de la droite au second plan. Eric Ciotti a été le premier à réagir :
Vaudeville ou tragi-comédie. L'affaire a en tout cas tout pour faire un carton au box office d'ici le deuxième tour.
http://tempsreel.nouvelobs.com/legislatives-2012/20120612.OBS8306/trierweiler-son-entree-fracassante-dans-le-psychodrame-de-la-rochelle.html

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