TOULOUSE (Haute-Garonne), HIER. François Hollande a été rejoint à la tribune par Lionel Jospin, Premier ministre socialiste de 1997 à 2002. | (AFP/PASCAL PAVINI.)
Michel Fugain s’amuse, hier en fin d’après-midi sur la grande scène qui domine la place du Capitole à Toulouse. Il fredonne a cappella : « C’est un beau roman, c’est une belle histoire, il rentrait chez lui, Sarkozy »…La foule rit de bon cœur. François Hollande a choisi de faire ici son dernier grand meeting de campagne Une tradition, devenue presque un rite, inaugurée par François Mitterrand le 25 avril 1981. « Je ne suis pas superstitieux, il ne suffit pas de faire un beau meeting pour l’emporter », lancera un peu plus tard le candidat socialiste, avant d’ajouter avec malice : « Je ne suis pas encore convaincu par les forces de l’esprit (NDLR : auxquelles croyait Mitterrand). Mais qui sait si aujourd’hui elles ne nous parlent pas aussi »…
Au lendemain du grand duel télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, l’ambiance est à la fête dans la Ville rose. On reprend son souffle après l’immense tension de la veille. Dans ce bastion socialiste de la Haute-Garonne, avant de célébrer une victoire qu’on sent venir, on s’enivre aussi d’un parfum de nostalgie. La séquence émotion, inévitable, s’appelle Lionel Jospin. Il est 18h37 lorsque la chevelure blanche de l’ancien Premier ministre se détache sur la scène. Costume gris, chemise bleue et cravate club, l’ancien leader de la gauche plurielle a une ligne affûtée. « Aujourd’hui, à 75 ans, Lionel est profondément heureux, témoigne une de ses proches. La victoire probable de François Hollande va enfin effacer le souvenir du 21 avril 2002. De plus, Hollande est celui qu’il avait choisi comme porte-parole puis pour lui succéder à la tête du PS. Ils ne se sont jamais quittés, sont restés amis. Et c’est lui que Lionel a soutenu depuis le début dans la primaire, même s’il ne pouvait le dire publiquement. »L’ancien conseiller général de Cintegabelle (à quelques dizaines de kilomètres de Toulouse), savoure son quart d’heure de discours. « Aujourd’hui, moi qui ai cheminé avec vous depuis dix ans, je peux vous dire : la victoire est possible, la victoire se dessine. » Puis, retrouvant ses postures viriles d’autrefois, Jospin commente le « match » de la veille : « J’ai eu l’impression que celui qui se vantait d’exploser François Hollande a dû être sacrément surpris par la vigueur de son entrée en mêlée. »
François Hollande enchaîne : « Si nous l’emportons, et nous l’emporterons, je veux que cela efface le souvenir cruel du 21 avril 2002. » Le candidat socialiste prend aussi plaisir à revenir sur sa joute contre Nicolas Sarkozy, façon troisième mi-temps de rugby : « Vue la tournure du débat, je me suis demandé, mais je me suis retenu, si je n’allais pas lui proposer d’en faire un deuxième! » Mais à la foule qui crie « Sarko, t’es foutu », Hollande rappelle que la partie n’est pas encore terminée : « J’ai eu la fierté de lui dire bien en face ce que vous aviez envie de lui dire depuis de si longues années. Maintenant, c’est à vous de lui exprimer bien en face ce que vous avez à lui dire : c’est le 6 mai. »
FICHEMEETING
Lieu : place du Capitole à Toulouse et allées Jean-Jaurès.
Affluence : plus de 30 000 personnes.
Invités : Toutes les figures du PS (Aubry, Fabius, Delanoë, Royal, Jospin, Bel, Hidalgo etc), toute l’équipe de campagne (Moscovici, Valls, Le Foll, etc.) et les alliés : Jean-Pierre Chevènement, Jean- Michel Baylet, les ex-PC Hue, Gayssot, les Verts Eva Joly, Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé.
People : Dominique Besnehard, Erik Orsenna.
Musique : «Les grandes bouches», Axel Bauer, Michel Fugain.
Le Parisien
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